La nourriture ...



Manger est un acte qui peut paraître banale pour certain. Manger c’est quelque chose que l’on fait tous les jours, plusieurs fois par jour. C’est quelque chose de vital, d’essentiel, d’élémentaire. Pour moi, c’est très important. J’aime manger et j’aime surtout bien manger. Avec beaucoup de goût, avec beaucoup de saveurs, avec beaucoup de parfum. Pour certains l’alimentation est secondaire, pour moi c’est très important.



J'ai un problème fondamental avec la nourriture. C'est un problème que j'ai depuis longtemps, voire depuis toujours. J'ai toujours été ronde, depuis ma plus tendre enfance. Après des événements difficiles dans ma famille en 2011, j'avais perdu +20kg, je rentrais dans un 36 mais j'étais malheureuse. Puis je les ai repris petit à petit. En 2014, j'ai eu un déclic. Ayant toujours eu une relation assez fusionnelle avec ma mère, je lui ai parlé de mon problème de poids, sachant que ce problème concerne plusieurs membres de ma famille. Ainsi, sur conseil de ma mère, je suis allée voir une endocrinologue. Elle a mis un mot sur ma maladie. Parce que oui, les Troubles du Comportement Alimentaire sont des maladies. Le mien ? L'hyperphagie


Qu'est-ce que l'hyperphagie ? Cela correspond à une prise importante et compulsive de nourriture sans comportements compensatoires tels que vomissements, laxatifs, hyperactivité sportive... Je mange donc de façon particulièrement rapide une grande quantité d’aliments jusqu’à en ressentir un inconfort important ou de la douleur au niveau de l’estomac. Les crises d’hyperphagie sont toujours suivies d’un sentiment de honte et de culpabilité, ou même de colère contre moi-même. Depuis j'ai perdu le repère des sensations régulatrices des prises alimentaires que sont la faim et la satiété. Mes crises d’hyperphagie surviennent souvent après les frustrations de la vie quotidienne ou dans des moments d’ennui et de solitude. Toutes mes émotions transitent par l’alimentation. Quand je suis contrariée, je mange. Quand je suis heureuse, je mange. Quand je suis triste, je mange. 

Durant trois ans, de 2014 à 2017, je suis allée voir l'endocrinologue tous les trois mois. J'ai réussi à ne plus faire de crise quotidienne, j'ai réussi à me débarrasser à des crises isolées. Mon hyperphagie s'est vue dans ma façon de manger à midi et le soir : en trop grosse quantité et trop vite. Parfois au point de me sentir mal. Mais je ne faisais plus de crise isolée ! N’importe quel être humain sur cet planète est assez sensé pour pouvoir arrêter de manger quand il en a envie. 

Moi je n’y arrive pas. Je sais que je dois arrêter de manger, j’entends mon estomac me dire qu’il est plein. C’est machinal, automatique. Ma main continue de soulever la fourchette. Ma main continue de remplir la fourchette. Temps que l’assiette n’est pas vide. Est-ce la faute à mon enfance où on m’obligeait à vider mon assiette au lieu de manger à ma faim ? 


J'ai lu plusieurs témoignages, celui qui m'a le plus touché est celui d'Anne-Laure du blog BonjourDarling. Elle témoigne sur sa boulimie et donne des pistes pour s'en sortir. 
Cela a cogité plusieurs fois dans ma tête, je n'en ai pas dormi plusieurs nuits. J'ai profité de mon mois de janvier à la maison pour penser à moi. J'ai donc osé franchir le pas et j'ai pris rendez-vous avec une psychologue. 


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